Qu'est-ce qui assure le succès d'un concept de franchise? (Partie 2)
Par F. Georges Sayegh
F. Georges Sayegh, D.S.C., Adm. A., C.M.C. du Québec et de l'Ontario, est expert-conseil en franchise et transfert de technologie et auteur de 18 livres sur les franchises et les commerces associés. Visitez sa page de consultant.
Pour le rejoindre : gsayegh@gsayegh.com Tél.: (514) 216-8458.
Ceci est la deuxième partie de cet article.
Les contributions du franchisé:
Pour faire pendant à la contribution du franchiseur, le franchisé doit apporter une contribution substantielle qui se répartit en quatre grandes catégories, à savoir (1) recueillir tous les capitaux nécessaires pour mettre sur pied et faire fonctionner son entreprise, (2) faire les efforts nécessaires pour assurer le succès de son établissement, (3) ne jamais induire le public en erreur par l’utilisation de signes, de logos ou autres marques de commerce n’appartenant pas en exclusivité au franchiseur, (4) respecter les directives édictées dans le manuel d’exploitation et ne jamais s'écarter des règles fixées par le franchiseur.
En considération de l’apport du franchiseur à la relation de franchise, le franchisé doit faire une contribution importante, résumée en seize catégories, à savoir :
a) être prêt à prendre un risque modéré pour atteindre l'objectif requis, et ce, en gérant son établissement conformément à la formule et aux directives du franchiseur ;
b) posséder le dynamisme et l'énergie permettant de travailler de longues heures pour faire fonctionner son établissement ;
c) être disposé à acquérir de nouvelles compétences et de l’expérience ;
d) être en mesure de mener, inspirer et motiver son personnel ;
e) avoir la sagesse de poser les questions au bon moment et non seulement après coup ;
f) comprendre qu'on lui a accordé le droit non exclusif d'utiliser le système du franchiseur ;
g) reconnaître qu’on lui a accordé le droit non exclusif, en vertu d'une licence, d’utiliser les propriétés intellectuelles du franchiseur ;
h) accepter de ne pas utiliser d'autres slogans ou des expressions qui induiraient le public en erreur ;
i) convenir qu'il lui est accordé par contrat un droit de se livrer à une entreprise. Ce contrat comprend le paiement d’un droit initial, des redevances et des frais continus qui devront être versés au franchiseur pour poursuivre l’exploitation de l’entreprise ;
j) convenir de gérer l'entreprise en toute conformité avec les spécifications et normes établies par le franchiseur et fixées dans le manuel des procédures ;
k) accepter le contrôle et les directives du franchiseur ;
l) participer à toute nouvelle technique, méthode et amélioration qui bénéficieront au réseau et qui appartiennent exclusivement au franchiseur sans aucune compensation ;
m) fournir les capitaux nécessaires pour mettre sur pied et faire fonctionner son entreprise, à savoir : le dépôt initial de franchise, les frais de démarrage, la marchandise et l’équipement ainsi que les frais de la campagne de publicité d’ouverture pour assurer le bon fonctionnement de l’établissement franchisé ;
n) fournir les fonds supplémentaires, à savoir les frais de redevance et les contributions aux fonds de publicité nationale, régionale et locale et autres apports nécessaires au bon fonctionnement de l’exploitation ;
o) fournir les efforts nécessaires pour faire de son établissement un succès ;
p) s’engager à suivre les directives du franchiseur et ne jamais s'écarter des règles fixées par celui-ci.
En conclusion, le «franchisage» est véritablement une stratégie d'entreprise qui permet de développer un réseau d’établissements en secteurs commerciaux ou industriels, tout en s'appuyant sur divers leviers:
de marketing, d'aspects financiers, d'aspects opérationnels, de ressources humaines, qui se doivent d'être innovateurs. Ceci s'opère par le transfert d'un savoir-faire qui est lui-même original, distinctif, reproductible, protégeable et performant. Ce savoir-faire est à la fois transférable et durable, ce qui assureson expansion et sa pérennité.
Le franchisage fait également appel à des entrepreneurs indépendants qui désirent se regrouper sous une ou plusieurs enseignes, par une démarche de marketing cohérente et complète visant un sain partage des bénéfices. Ce dernier aspect du partage des bénéfices comporte une formule de rémunération réciproque pour services rendus ou obligations remplies, tout ceci en une formule qu'il appartient au franchiseur de contrôler et d’améliorer constamment. C’est ce que les parties entendent coucher dans un écrit commercial régissant adéquatement et exhaustivement leur relation commerciale. Il s’agit là de la convention de franchise.